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De l'art du vide - moment choisi
Je ne sais pas pour vous, mais personnellement, j’aime les blogs humeurs.
Alors NON, le blog ne va pas prendre ce tournant-là. Je ne pense pas être à la hauteur de la tâche.
Cela dit, pour cette nouvelle année, j’ai bien envie de me confier sur certaines choses…
Bon, si vous êtes venue chercher du sensationnel, j’aime autant vous le dire tout de suite, vous allez être déçu(e)s ! (Oups, j’ai dû perdre un paquet de monde-là. Lol, peu importe)
Je ne vais pas vous raconter ma vie en long, en large et en travers. Juste un moment choisi. Enfin, un constat. Celui du vide.
C’est beau le vide, quand on y pense… Le calme, le silence, le néant… Rien n’existe. LA PAIX ! (oui bon, tout est relatif, le néant m’inspire la paix… wtf ?!)Vous pourriez croire que je débloque (Peut-être, qui sait ?). Seulement, plus je vieillis gagne en sagesse, plus j’ai cette sensation de vide. Et vous savez quoi ? Je l’aime bien ce vide.
Certain(e)s sont effrayés par ce mot. Pourtant, il ne contient que quatre lettres. Comme la peur. Ils sembleraient qu’ils soient amis… Oh bah je sais, le second, je le connais bien… Le copain à l’angoisse ! Ça y est, tu vois de qui je parle ?En fait, il y a quelques mois de cela, je vous parlais de zéro déchet, de faire le vide, tout ça, tout ça…
J’avais commencé. Doucement. Non parce que… J’ai une passion pour les objets. Du moindre petit truc que je trouve et qui pourra (sûrement) servir un jour (dans 20 ans ?). Au moindre petit truc (prenons l’exemple d’un ticket de cinéma) qui me rappelle un souvenir, une personne (comme cette délicieuse soirée, il y a deux ans).
En réalité, c’est en faisant les tiroirs de mon bahut que j’ai retrouvé ce ticket. Ça fait deux ans que je le conserve et qu’à chaque saison, je ne peux le jeter. Un peu comme si j’allais perdre quelqu’un. Quelque chose d’important, quelque chose qui a rythmé ma vie. Un merveilleux souvenir. C’est encore plus vrai depuis que j’ai appris que ma mère avait un Alzheimer précoce.Toujours est-il que je gardais à nouveau ce ticket dans mes mains. En repensant à cette journée, presque ordinaire. Et cette question en tête « Que vas-tu faire ? Le jeter ou le garder ? ».
D’un côté, j’ai toujours eu une mémoire d’éléphant. Presque toujours. Je suis en mesure de me rappeler d'événements anodins, une discussion insignifiante avec les termes employés par chacun, mimique, ton... C’est parfois effrayant ! Avec le temps, bien sûr, ça devient plus compliqué. C’est peut-être un bien quelque part.
Je me suis alors raisonnée en me convaincant que l’objet n’était qu’un support et qu’un pas vers le minimalisme ne serait pas du luxe. J’ai alors vidé, trié, donné, vendu, jeté. Et, Ô miracle, j’ai toujours ma mémoire ! Ah ah.Mais ce vide. Qu’allais-je en faire ?
J’ai suivi le mouvement minimaliste, plutôt de loin, en observatrice. Je suis timide en vrai ;)
Dernièrement, Monsieur a voulu vendre un objet. Quelque chose qui ne me sert pas, qui ne lui sert pas. Que nous avons acheté ensemble, par effet de mode. J’ai été celle qui l’utilisa le plus au final.
Monsieur connait mon désir d’allègement. Je ne lui en parle pas plus que ça. Lui, il n’est pas matérialiste. Alors, il s’est jeté à l’eau en me demandant timidement :
- « On pourrait peut-être s’en débarrasser ? ». Il ne m’a pas regardée sur le moment. Mais lorsque je lui ai répondu :
« A vrai dire, ça fait déjà depuis quelques temps que j’y pense aussi. » Il s’est retourné précipitamment, un peu agacé :
« Pourquoi tu ne m’en as pas parlé ? »
Bah oui, pourquoi ? En fait, je ne le sais toujours pas. Monsieur est un calme. On peut lui parler, donc ça ne venait pas de là. Non, ça vient bien de moi. De mon rapport aux choses. De mon rapport au vide. De ma peur du laisser-aller, de la perte.Nous avons vendu cet objet. Avant de me rendre chez l’acheteur, je me demandais ce que tout ça allait me faire. Cet objet ne signifiait pas grand-chose et pourtant. Peut-être sa valeur qui me chiffonnait un peu… (je déteste voir un objet perdre de sa valeur, bien que ça soit dans l’ordre des choses).
Allons bon, l’échange se passe. Je m’imaginais un peu triste, ou contrariée par cette séparation.Quelle ne fût pas ma surprise lorsque tout cela fût fini !
Je me suis sentie soulagée. Gaie. Libérée ! J’étais fière d’avoir passé ce cap. C’est idiot, me dis-je. Tout ça pour en arriver là.
J’ai compris que la séparation, ça a parfois du bon. Que je ne sais sans doute pas gérer ma part émotionnelle, propre à chaque être. Que je la transpose parfois sur des objets.
Dans mon élan de positivisme, j’ai jeté beaucoup de choses. Des choses qui me tenaient à cœur. J’ai senti une énergie nouvelle me traverser. Peut-être est-ce cela qu’on nomme le lâcher prise ?Il me faudra donc encore un peu de temps pour alléger complètement la maison et un peu mon âme. Je crois que je suis sur la bonne voie. Ce vide, au final, m’aide à apprécier le moment présent. Il m’apaise et m’amène à réfléchir sur l’essentiel.
Et vous, êtes-vous plutôt du genre matérialiste ou minimaliste ?
Comment faites-vous pour tendre vers le minimalisme ?
Qu’est-ce que vous inspire le vide ?
Compte tenu de travaux sur le réseau électrique de mon quartier et mon changement de fournisseur d’accès à internet, il se pourrait que je ne puisse pas poster d’article la semaine prochaine, et plus généralement vous répondre. Je vous prie de m’excuser pour la gêne… Je vous dis à très vite ♥
Tags : humeur, bien-être, vide, angoisse, peur, lâcher-prise, emotion, zero dechet, tri
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Commentaires
Tout d'abord je suis désolée d'apprendre la maladie de ta mère, vraiment. J'espère qu'une fois le coup de massue encaissé vous arrivez à mettre ces soucis de côté pour profiter de jolis moments en famille.
Pour répondre à tes question je suis plutôt minimaliste mais j'ai du me faire violence car comme toi je garde beaucoup de souvenirs, puis une fois que j'ai craqué sur quelque chose j'ai du mal à me dire qu'en réalité je n'en ai pas besoin. Aujourd'hui je fais des achats bien plus raisonnés mais avant c'était une vraie galère. Je trouve aussi que s'alléger enlève certaines angoisses, les objets trop présents où en attente d'une décision de notre part (faire un album avec les tickets? mouai mais pas trop le temps, les jeter? roo on verra une autre fois...) sont de vraies plaies. J'ai souvent la culpabilité d'avoir un objet inutilisé, un vêtement ou un appareil d'électro ménager. Je m'organise en "vagues". J'ai toujours des caisses pour accueillir les objets dont je veux me séparer entre deux passages en ressourcerie mais pour un travail de fond deux à trois fois par an, parfois plus je vide les placards, je me questionne réellement que ce que je ne veux plus, ce que je n'utilise plus et là le vide se fait plus impressionnant car beaucoup de choses partent en même temps. Je te souhaite bon courage pour continuer sur cette voie qui te vas très bien il me semble. Bisous
PS : un vrai bonheur de lire ton article humeur, j'espère que tu nous en offriras d'autres
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Samedi 28 Janvier 2017 à 21:48
Coucou Sophie,
En fait, ma mère et moi ne nous sommes pas revues depuis un peu plus de 20 ans, à ma demande. Disons que c'est pour les (demi) soeurs et frère que c'est plus difficile. Disons que cette maladie me fait réfléchir au sens de la vie en général.
C'est plutôt marrant ce que tu dis, je fonctionne aussi beaucoup par "vagues", et je connais aussi cette culpabilité... C'est compliqué mine de rien, à trouver un juste équilibre. Je dis parfois que je suis extrémiste dans mes choix (enfin disons que c'est une façon de m'en amuser surtout), mais là, je dois gérer aussi parfois le point de vue de Monsieur. Je ne sais pas si c'est pareil de ton côté avec ton mari. Comme je le disais, il n'est pas matérialiste mais comme nous n'avons pas toujours les même points de vue... ;)
Je crois effectivement qu'un retour à la simplicité offre de nouvelles perspectives, de nouvelles visions et apaise vraiment l'esprit. Pas sûre que j'aurai dit la même chose à l'ouverture du blog :D C'est bien d'évoluer ^^
PS : ça me va droit au coeur ! J'ai longtemps hésité avant d'appuyer sur "publier". Je vais y songer alors ;)
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Coucou ma belle,
Ton article est hyper intéressant ! Je suis très matérialiste, trop ! J'essaie de me soigner mais je rame un max ! Les objets me rappellent des bons souvenirs, des moments, j'ai du coup souvent un mal fou à m'en séparer même si je ne m'en sers plus ! Je pense de plus en plus à faire une sorte d'album scrabooking sur mes films vus au cinéma, en y collant mes tickets de cinéma et en notant ce que je pense du film ou une émotion suscitée par le film. Je me dis que si le film ne m'évoque rien, hop, je jette (cf la fille qui a des boites remplies de ticket de cinéma, je sais, je crains !). Cela dit j'ai progressé, l'été dernier j'ai donné beaucoup d'habits qui ne m'évoquaient rien sentimentalement parlant, mais quand les émotions sont là, j'ai juste envie de stocker lol Comment as-tu fait pour te soigner ?^^
Gros bisous à toi ma jolie et bravo ! <3
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Samedi 28 Janvier 2017 à 21:56
Coucou Serena,
Ah ah, j'ai cru aussi ne jamais m'en sortir à une période :D J'étais comme toi ! Enfin, une partie l'est toujours un peu ;)
C'est une super idée le scrapbooking version critique de films ! Cela dit, pas sûre que j'ai la force d'en créer un. Je suis un peu comme Sophie sur ce côté-là. (et non tu ne crains pas, je faisais pareil :D )
Pour me soigner ? Arf, elle est difficile ta question dis-moi ! Pour tenter de te répondre au mieux, je te dirai que j'ai visité pas mal de blogs qui parlaient du minimalisme à un moment où je ne retrouvais plus vraiment (la crise de la trentaine je crois). Où je me posais un tas de questions sur "Qui suis-je ? Où vais-je ? De quoi ai-je vraiment envie ?" Bref, ces questions existentielles qui m'ont offertes "quelques" nuits blanches. En simplifiant, ça va mieux, enfin je crois ;)
Je t'envoie de gros Bisous ♥
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Hello Stéphanie!
Tout d'abord je suis désolée d'apprendre pour la maladie de ta mère, même si j'ai cru lire dans les commentaires que vous ne vous voyez pas très souvent. Comme tu le dis, souvent quand quelqu'un de proche déclare une maladie, on a tendance à faire "un point" sur nos propres vies, car ça nous ramène également à nos propres peurs...
Enfin bref. Sinon, et je pense que tu le sais, j'adore les articles "Humeur". J'ai été ravie de te lire. Après je comprends pour l'hésitation, j'étais un peu comme toi avant d'en faire quelques uns. Je me disais que mon blog était un mode beauté et mode, et pas forcément un blog "Humeur". J'avais peur de perdre un peu mon lectorat (enfin en même temps c'est pas comme si je faisais des milliers de visites par jour non plus - ahah). Mais en fait ces articles sont ceux que je préfère rédiger, alors je me suis dis que comme après tout c'était mon blog, autant que je me fasse plaisir.
Alors n'hésite pas non plus, car tu es très agréable à lire :)
Pour ce qui est du vide, personnellement cela m'inspire la sérénité, le calme. Quand on a l'esprit vide, on est forcément en paix. Quand on est tourmenté, notre esprit est trop plein. Donc le vide est une sensation que j'aime. Et que je recherche même... Je ne suis jamais aussi bien au bureau que quand je suis seule dans la pièce dans laquelle je travaille (sinon on est quatre). Je ne suis jamais aussi bien en vacances que quand je suis seule dans l'eau... Du vide autour de moi. Et du vide en moi.
Pour ce qui est de chez moi, c'est aussi très épuré, car je déteste voir du bazar. Ça a une certaine tendance à m'angoisser. Je veux de l'espace et du vide -> pas forcément facile quand on vit en région parisienne. On dit souvent de chez moi que c'est très minimaliste. On me demande si je ne vais pas accrocher des choses aux murs... Mais non. J'aime mon intérieur vide.
Belle soirée à toi, et à bientôt,
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Vendredi 10 Février 2017 à 17:59
Coucou Miss,
Effectivement, je ne fais plus partie de ses proches. Malgré tout, je trouve ça triste pour elle. Elle n'est pas très âgée et la maladie est vraiment bien installée. Je pense que certains des comportements ont pu être influencés par la maladie. Enfin, avec le recul, c'est ce que ça m'inspire... Bref, je ne le saurai jamais.
Je suis d'accord avec toi, ça nous ramène à nos propres peurs. Je détesterai perdre la mémoire. Je m'interroge beaucoup là-dessus. Et bien sûr, sur d'autres maladies et les conséquences qui en découlent...
Pour l'hésitation, tu as complètement cerné mes interrogations. Je me suis faite les même réflexions, tout en me disant qu'un blog à la base, c'est un journal de bord, le nôtre. L'écriture d'un article humeur est à mon sens, plus personnel mais aussi plus "cool" à rédiger. Enfin c'est ainsi que je ressens son écriture. C'est un peu comme une mini-libération. Tandis qu'un article beauté est un peu plus "léger". Un article "humeur" est un peu plus intime encore je crois. Aussi parce que le regard des autres est un peu trop important dans notre société, et qu'irrémédiablement, en se mettant sur le devant de la scène (bon, tout est relatif, tout comme toi, je ne fais pas de milliers de vues par jour - ah ah, je préfère les petits comités plutôt cool), on sait qu'on s'expose à des critiques, parfois pas très sympas (bon, ici tout se passe bien heureusement). Je crois qu'un article humeur, ça permet de vider son sac à un moment précis, et ça fait beaucoup de bien. C'est un exercice différent, que j'avoue apprécier grandement.
J'aime aussi beaucoup te lire, et je te l'ai déjà dit je crois. Je lis même tes articles à Monsieur car j'aime vraiment ta patte ou griffe (tu choisiras ce que tu préfères - je suis une fille à hésitation, lol)
Pour le vide, c'est ça. Tout me semble vraiment plus clair et serein. La paix, je la retrouve en nature, seule. J'y passerai ma vie si je le pouvais. Je suis assez solitaire et ce type de vide ne fait pas peur.
C'est drôle car le "bazar" me fait le même effet, je ne supporte pas ça bien longtemps (et vivant avec Monsieur, c'est un petit challenge quotidien que je tends difficilement à maîtriser...). En revanche, je suis plutôt fan des intérieurs baroques, et des cabinet de curiosités. J'aime les objets mais je n'aime pas le désordre... Alors bon, à choisir, je préfère la tranquillité du vide ;) C'est vrai que c'est reposant le minimalisme. C'est pour cela que l'apprécie de plus en plus chez moi...
Des Bisous ma Belle ♥
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Bonjour Stéphanie; et bien je suis un peu comme toi, je conserve des tas de choses en me disant que ça pourra peut-être servir un jour, ou alors par sentimentalisme. Et puis de temps en temps je décide de faire du vide, alors je trie et je donne beaucoup ou je jette ce qui n'est pas digne d' être donné. Ca se passe souvent au changement de saison, cette envie de faire du vide, de me débarrasser de tout ce qui n'est pas indispensable et ne sert pas depuis longtemps.
L'ennui c'est que bien souvent après je regrette ce que je n'ai plus, je cherche ce que j'ai bien pu en faire, et je me dis que j'aimerais bien les avoir de nouveau!
Bonne journée ma belle, bises.
Coucou Annie,
Je marche aussi aux saisons ;) Je te comprends, il m'arrive aussi de regretter... Je me persuade alors que ça sert sûrement à autre chose de plus intéressant que ce que j'aurai pu en faire. Ce sont souvent les objets victimes de mon sentimentalisme qui me font ça justement...
Bonne soirée... Des Bisous à toi ♥